Brutaliste
Né d’imposants édifices en béton, le Brutalisme s’étend au fil des années au design et à l’art. Un univers où les matériaux bruts s’expriment au travers de lignes franches et de formes géométriques.
Born to be béton
Le brutalisme est un style architectural qui puise son essence dans le béton. Ce mouvement offre dès les années 50 d’imposants immeubles dans une sobriété totale, jouant avec les dimensions, la répétition de formes géométriques, la démultiplication des fenêtres…
Les architectes s’attachent à la pureté du « matériau brut » et n’habillent pas les façades d’ornements divers. Il s’agit d’imposer des lignes franches et de valoriser le béton dans son aspect le plus brut possible. Le mouvement a réellement vu le jour dans les banlieues anglaises d’après-guerre et s’est développé à travers le monde.
Ainsi les hongrois Marcel Breur et Erno Goldfinger, le brésilien Oscar Niemeyer, le franco-suisse Le Corbusier, les américains Frank Lloyd Wright et Bertrand Goldberg, l’américano-estonien Louis Khan, le germano-américain Mies Van der Rohe, le polonais Jacques Kalisz participeront entre-autres au rayonnement du brutalisme. Outre le béton brut, ces icônes de l’architecture travailleront également le bois rugueux, les briques nues, le plâtre patiné…
Quelques emblèmes de l’architecture brutaliste : La Cité radieuse de Le Corbusier à Marseille, le Salk Institute de Louis Kahn en Californie, le Whitney Museum de Marcel Breuer et le musée Guggenheim de Frank Lloyd Wright à New York…
D’extérieur en intérieur
Si les fondements de l’architecture brutaliste se basent sur le béton, le design a quant à lui ouvert ses bras au bois, au verre, au métal, à la brique, à la céramique… Les designers travaillent ces matières au service de lignes épurées en jouant avec leur texture et leurs irrégularités.
Les matériaux restent bruts, la structure est robuste, l’inspiration est organique, les formes primitives et les teintes telluriques. L’enjeu est de sublimer la matière sans la dénaturer. Certains se concentrent sur une matière précise pour conceptualiser leur pièce, d’autres jouent les contrastes sous forme de patchwork ou bien en mixant par exemple béton et travertin.
Quelques figures du design brutaliste
Spécialisé dans la fusion des métaux, Paul Evans est l’un des premiers designer américain à créer du mobilier brutaliste dans les années 60. Irene Schampaert et Iris de Feijter, Alexandre Noll, Pierre Chapo, Willy Guhl, Charlotte Perriand, Ron Arad, Adrian Pearsall, Marc Weinstein, Svend Aage Holm, Marcello Fantoni et bien d’autres à travers le monde ont également succombé à ce mouvement …
Chaque pièce devient œuvre d’art, et l’aspect « primitif » de l’objet reconnecte l’homme à l’essentiel.