Bureaux, secrétaires, écritoires
C’est d’une simple table à tréteaux recouverte d’un drap de bure qu’est né le bureau. Il apparaît véritablement vers 1660 avec le premier modèle appelé Mazarin. Un plateau de marqueterie surplombe deux caissons à tiroirs reliés ensemble par une structure laissant un espace relativement restreint pour les jambes. Peu pratique, c’est l’ébéniste André-Charles Boulle qui en simplifie l’agencement jusqu’à créer le bureau plat, sans caisson, vers 1710. A sa suite, Charles Cressent, dont l’une des réalisations sera choisie comme bureau présidentiel pour le palais de l’Elysée, en assure le succès. Pendant du secrétaire féminin, le bureau à cylindres apparu dans les années 1770 connaît son apogée avec celui de Louis XV par Oeben et Riesener. L’innovation réside dans le cylindre à lamelles qui, s’enroulant sur un axe, ferme et ouvre le bureau. Avec l’Art déco, le bureau plat connaît un nouveau souffle sous le regard de Ruhlmann, Printz, Chareau ou Mallet-Stevens. Dans les années 40-50, il adopte le métal et réintègre un ou deux caissons avec les pionniers du modernisme : le bureau « Présidence » de Jean Prouvé mêle acier et chêne dans une ligne en forme de haricot permettant une plus grande liberté de mouvement. Une forme qu’exacerbe Maurice Calka, précurseur des nouveaux matériaux, avec son bureau « Boomerang » en polyester et fibre de verre moulé, à la fin des années 1960. Un jeu sur la forme et les matériaux qui inspirent toujours les créateurs contemporains.