Secrétaires
D’une longévité et d’une adaptabilité à toute épreuve, le secrétaire est une pièce de mobilier atypique et pourtant incontournable. Né de la rencontre d’une table à écrire et d’une commode, tout en verticalité, le secrétaire s’ouvre au moyen d’un abattant unique qui découvre un plan de travail surmonté de tiroirs et casiers. Utilisé pour rédiger sa correspondance et cacher ses secrets, le secrétaire va de pair avec une féminisation du goût au XVIIIe. Indissociable du passage du protocole d’apparat sous Louis XIV à la sphère privée, il prend place dans ces nouvelles pièces que sont le boudoir et le cabinet. Après-guerre, il se démocratise et quitte les hautes sphères de la société. Finis les bois riches et la marqueterie précieuse, les architectes designers de l’UAM privilégient les matériaux bon marché comme le chêne et une fabrication simple permettant la production en série. Si certains, comme Guillerme et Chambron, conservent la partie basse en commode, d’autres à l’image de Marcel Gascoin la suppriment pour suspendre le secrétaire, directement fixé au mur. De hauteur modulable, il devient le compagnon de toute une vie. Gain de place et adaptabilité sont les deux clés du succès du secrétaire dans les années 50.