Sièges
L’assise a évolué au fil des âges, faisant progressivement du confort son critère premier. A Paul Bert Serpette, les fauteuils les plus anciens, souvent Haute époque, privilégient le solennel au confortable. Ils assoient une autorité aussi sévère que la rudesse de leur assise. A la Renaissance apparaissent les premières chaises à bras avec un siège rembourré et tapissé. Elles conjuguent ainsi monstration du pouvoir et agrément de celui qui y siège. Sous Louis XIV, l’assise s’abaisse et le dossier grandit. Parallèlement, les accotoirs se reculent ou s’écartent en fonction de la mode et de la largeur des robes de ces dames. Au XVIIIème, la bergère enveloppe son propriétaire avec son dossier en corbeille. Une esthétique que réinterprèteront des designers stars du XXème tel Boris Tabacoff et son fauteuil « Sphère » ou Christian Daninos avec son « Ball Chair » en 1969. Pierre Paulin poussera cette forme sphérique jusqu’à envelopper son siège « Mushroom » d’un jersey élastique fusionnant ainsi dossier et assise. Même chose pour la duchesse Louis XV qui devient méridienne sous Napoléon III. En 1928, Charlotte Perriand et Jean Prouvé réinterprètent cette chaise longue créant un modèle iconique en cuir et métal. Les restrictions économiques de l’immédiate après-guerre font préférer les matériaux et les techniques peu chers comme le chêne et le cannage qu’utilisera Marcel Gascoin pour sa chaise « C ». Les nouveaux matériaux comme le plastique révolutionnent l’assise dans les années 50-70 avec les créations de Charles et Ray Eames aux Etats-Unis ou celle de Pierre Guariche en France.