UN ANCIEN VENU Ce n’est pas une première pour Bernard Tinivella. Un stand, il en a déjà eu un. Plusieurs même. A Serpette notamment, où il a démarré il y a près de 30 ans allée 6. En octobre dernier, il réouvre sur ce marché, quitté en 2003 mais jamais perdu de vue. C’est à Paul Bert allée 4 cette fois que Bernard Tinivella se fait une place. Quelques têtes ont changé mais l’esprit est resté le même : celui d’une grande famille toujours heureuse de s’agrandir, surtout quand ses aînés reviennent s’attabler et poser définitivement leurs valises. On l’accueille, on le taquine, on lui demande conseil. Et Bernard se sent de retour chez lui.
LA PASSION DU GRAND TOUR Globe-trotter et débrouillard, Bernard Tinivella s’est laissé porter par la vie et elle le lui a bien rendu. Marchand en Italie, à Nice, Monaco, New-York et Paris, l’antiquaire a su dénicher partout les objets les plus insolites telle une guillotine itinérante du Comté de Nice datée du XIXe siècle ou un sarcophage… avec sa momie ! Pour ce chineur toujours en quête d’histoire, les objets sont un témoignage du passé. Une trace des vicissitudes de la vie à garder chez soi plutôt qu’en mémoire pour contrer l’oubli. Ce sont d’ailleurs des souvenirs qu’il expose à Paul Bert. Des souvenirs d’exception, ceux ramenés par les honnêtes hommes du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles de leur Grand Tour. Partis admirer les merveilles de la culture gréco-romaine en Italie et en Grèce, ils rapportaient de leur voyage initiatique des répliques des statues des dieux et déesses de l’Olympe dont le savoir-faire est aujourd’hui sans égal. « Rien à voir avec ces répliques en résine contemporaines! » s’exclame ce féru de classicisme.
UN HUMANISTE LIBRE Tels ces honnêtes hommes du passé, Bernard Tinivella n’a de cesse de découvrir et d’apprendre en débusquant la pièce rare qu’une heureuse et fortuite rencontre aura placée sur sa route. Épris de liberté, il vogue de trouvaille en trouvaille, multipliant les échanges, les contacts et les poignées de main. C’est qu’il se fie à son sens des relations humaines, Bernard Tinivella. Il est un amoureux de l’objet dans ce qu'il a de plus humain.
Bernard Tinivella, stand 205, année 4, Paul Bert