La bague Tour de Jean Vendome
Ohan Tuhdarian, dit Jean Vendome, est né à Lyon le 18 avril 1930. A 18 ans à peine, il ouvre son premier atelier dans le XVIIIème arrondissement de Paris. Christine Rivault nous dévoile aujourd’hui un peu de la vie de cet homme à l’origine d’une joaillerie nouvelle et libre, mais artiste avant tout.
Des rencontres fondatrices
Pour comprendre le travail de Jean Vendome, il est important de savoir que son parcours est jalonné de belles rencontres, qui lui inspireront toujours une création. Un beau jour de l’année 1950, Jean Cocteau entre dans son atelier, désireux de lui commander un bijou à partir d’une pépite d’or. Jean Vendome lui confectionnera des boutons de manchette. Très inspiré par le rendu à la fois mat et brillant, il élaborera une technique particulière lui permettant de reproduire cet aspect. De là nait sa première ligne « Pépite » qui inspirera de nombreux joaillers.
Durant la même époque, une autre rencontre importante constituera un tournant dans sa réflexion. Une femme entre un jour dans sa boutique et lui confie un bijou Lalique afin de le fondre. Un mois plus tard, Jean Vendome lui rend le bijou intact, persuadé que la valeur du bijou émane de son processus de création et non dans le matériau avec lequel il est fabriqué. Jean Vendome travaille à l’inverse d’un joailler. Il magnifie des minéraux qui n’ont pas forcément une grande valeur et est d’avantage intéressé par la sculpture autour de la pierre.
L’humain est toujours au cœur de ses créations qui sont de véritables sculptures pour le corps.
La bague Tour
Sur le stand de Christine Rivault est présentée cette bague iconique. Jean Vendome créé le premier modèle de la bague Tour en 1956, puis l’a faite évoluer. Celle-ci date des années 1960. C’est une bague d’une grande modernité ne ressemblant en rien aux créations de l’époque. De section carrée, elle est révolutionnaire et remet le serti clos au gout du jour. C’est une bague ouverte, l’idée étant de laisser les pierres courir sur le doigt. Sa signature étant le non-emploi de pierres précieuses au profit de minéraux des plus modestes au plus précieux, guidé par la beauté de la pierre et non par sa valeur. Ici, il utilise de la citrine, qui est une sorte de quartz.
Plusieurs variantes de la bague Tour ont d’ailleurs été présentées à l’occasion de l’exposition « Jean Vendome, artiste joaillier » au sein de l’Ecole des Arts Joailliers Van Cleef et Arpels à Paris.