Dans l’œil de Nima Torbati : Simeon Buchbinder
Simeon Buchbinder, le plaisir de l’obscurité
Après un parcours assez classique, un master en ingénierie financière et un voyage d’un an au Japon, Nima Torbati a commencé à travailler avec son père, marchand spécialiste en mobilier classique, installé depuis 30 au marché Vernaison. C’est en acquérant de la confiance et de l’expérience qu’il commença à présenter son propre goût, pour voler de ses propres ailes et s’installer à Paul Bert Serpette. Aujourd’hui, Nima Torbati nous présente un portrait de Simeon Buchbinder daté de 1901…
Cette magnifique huile sur toile est une œuvre du grand peintre polonais Szymon (Simeon) Buchbinder (1853-1908). L’essentiel de son travail représente des scènes de genre ou historiques, ainsi que des portraits de petite taille.
Il fut introduit au dessin par son frère ainé, qui lui donna ses premiers cours. Son goût s’affirme alors peu à peu pour le dessin et la peinture et le pousse à en approfondir la discipline. De 1869 à 1871, il étudie à la Warsaw School of Drawing où il apprend auprès de deux grands peintres, Wojciech Gerson et Rafal Hadziewicz. Au terme de ses études, il obtient un travail de designer à l’Opéra de Vienne puis intègre, deux ans plus tard, la “Vienna Academy of Fine Arts” sous la direction d’Eduard Von Engerth.
Son travail prendra une nouvelle ampleur en 1897, lors de son arrivée à Berlin. Simeon Buchbinder se consacrera alors uniquement à la peinture de portraits, ce qui peut nous faire penser que la femme représentée sur ce tableau est une jeune berlinoise.
Le travail accompli sur cette huile est d’une très grande qualité. Cette œuvre est représentative du travail de Simeon Buchbinder ; la lumière y est subtile, le fond noir permet de mettre en avant le sujet et plus particulièrement son visage.
L’encadrement est également de grande qualité. Ce cadre en bois et stuc doré, présente un riche décor floral et possède une belle dorure à l’or fin d’origine. Il donne beaucoup de relief à la peinture et met en valeur le côté très sombre de la peinture.
« Ce que j’aime particulièrement dans cette œuvre, c’est l’aspect très obscur du fond. C’est un tableau d’une grande sobriété et pour autant, on en discerne beaucoup de détails.
Je suis très sensible au style Napoléon III, j’ai un faible pour les portraits qui sont particulièrement sombres, il m’arrive d’en acheter assez souvent. J’aime quand on a le sentiment d’une monotonie de prime abord et quand on y prête plus attention, on découvre de nombreux détails sur lesquels on peut s’attarder avec beaucoup de plaisir… »