Joe Colombo (1930-1971) fait ses premiers pas dans le monde de la création comme peintre à l’Académie de Beaux-Arts de Brera à Milan. Il rejoindra le courant de l’Arte Nucleare, oscillant entre crainte et fascination pour cette nouvelle forme d’énergie. Dans ses œuvres de cette époque, on peut déjà observer une certaine vision futuriste qui influencera ses créations dans le domaine du design.
Il débute sa carrière en 1962 en tant que designer en ouvrant son propre studio. Ce n’est qu’un an plus tard que l’une de ses créations phare voit le jour : Le fauteuil Elda, nommé ainsi en hommage à son épouse.
C’est en visitant un chantier naval que Joe Colombo eu l’idée de s’inspirer des coques des navires pour concevoir un fauteuil. Il créé alors une structure autoportante en fibre de verre, d’une robustesse à toute épreuve. Il garni cette coque pivotante à 360 ° de sept coussins amovibles en cuir rembourré, d’un confort absolu. De cette manière, le designer créé un habitacle isolant pour son utilisateur. Ce fauteuil sera produit à partir de 1965 par la marque Comfort.
Le fauteuil Elda est l’un des dignes représentants de l’esthétique space age qui se nourrit d’une fascination pour le voyage spatial, la science-fiction et les avancées technologiques. On retrouvera dans ce design, des formes capsulaires et futuristes.
Son aspect de trône futuriste lui confèrera un fort succès cinématographique puisqu’on le verra dans de nombreux films comme Hibernatus d’Edouard Molinaro en 1969, ou encore dans L’Espion qui m’aimait en 1977. On le verra plus tardivement en 2012 dans Hunger Game preuve du caractère intemporel de ce fauteuil.