Antiquaire de renom, spécialiste des XVIIIème et XIXème siècles, tous types d'art confondus, Matthieu Monluc a commencé sa carrière d'antiquaire à l'âge de 19 ans. "C'est la seule chose que je savais faire", dit-il. Nous n'y croyons pas, même si force est de constater que vingt-six ans plus tard, il exerce toujours ce métier.
"J'ai commencé par travailler trois ans chez Sotheby's". En effet, c'est d'abord dans cette grande Maison de Vente, aux côtés d'Alexandre Pradère, éminent spécialiste du mobilier français, qu'il exerce son oeil et qu'il apprend à reconnaître les meubles de choix. Puis il travaille pendant près de huit ans avec son père, Gérard Monluc, antiquaire, avec lequel il fait ses premières armes, avant de s'installer à 30 ans sur le quai Voltaire.
Il ne quittera jamais le Carré Rive Gauche, et y possède toujours une galerie, dans la prestigieuse rue de Beaune. Son projet d'ouvrir une seconde enseigne à Paul Bert Serpette, fleuron des Puces de Paris Saint-Ouen, n'est pas le fruit du hasard. Cela fait des années que Matthieu Monluc arpente tous les vendredis matins les allées du marché afin de glaner ça et là les sculptures, peintures, meubles et objets d'art qui agrémentent tout aussi régulièrement sa boutique.
Aussi, son frère, Romain Monluc, l'a rejoint il y a deux ans pour travailler à ses côtés. C'est donc tout naturellement qu'il entreprend de collaborer avec lui, ainsi qu'avec l'un de ses amis jeune antiquaire, Jean-Eudes Julhiard, dans ce nouvel espace, au coeur du marché parisien. "J'adore vendre à marchand" : dans quel lieu pourrait-on mieux faire cela, puisqu'une clientèle internationale y passe tous les weekends?
Et c'est bien cette clientèle qu'il a décidé de toucher, jugeant le Carré Rive Gauche un peu trop "franco-français". En travaillant de concert avec ses deux nouveaux associés, il espère ainsi créer une nouvelle dynamique, et créer la possibilité d'un lieu au décor changeant.
