Paul Bert Serpette dans l'oeil de Christelle Téa

A l’occasion de l’exposition des dessins de Christelle Téa à la Galerie Rage, « L'esprit des Puces dans les allées de Paul Bert Serpette », Christelle nous parle aujourd'hui de son expérience au sein du Marché aussi bien en tant qu'artiste qu'amatrice d’antiquités...

-        Quelles ont été vos premières impressions dans les allées de Paul Bert Serpette ?

 

« Des déambulations, presque une promenade mais avec le plaisir de découvrir, de rencontrer des gens, d’apprendre, de voyager, parfois même à travers le temps ; avec ce vif plaisir de pouvoir acheter ! J’étais contente de dessiner, mais cela voulait dire me priver de flâner et de chiner. J’étais ici pour travailler. Rassurez-vous, je compte désormais me rattraper ! Le bel accueil que j’ai reçu a également participé au plaisir de découvrir les Puces par le prisme de mon dessin. »

 

-        Avez-vous eu des coups de cœur pour certaines pièces à Paul Bert Serpette ?

 

J’y ai vu des belles choses : objets de décoration, pièces des arts de la table, du mobilier… J’ai un coup de cœur tout particulier pour les vêtements et les tissus des Merveilles de Babellou et de Chantal Dagommer.

 

 

-        Cet hiver, vous avez parfois dessiné en extérieur et ainsi découvert le quotidien d’un marchand de Paul Bert, comment l’avez-vous ressenti ?

 

Comme eux, j’ai au très froid, parfois même au point que je pouvais à peine tenir ma plume. J’aurai aimé qu’on fasse comme Renoir à la fin de sa vie et qu’on me noue le plume aux doigts - mais pour lui c’était pour cause d'arthrite. J’ai résolu ce problème comme les marchands, me réchauffant les doigts avec un thé ou un café…

 

-        Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

 

Les intempéries : la pluie, le froid et le vent… Dessiner toute la journée quand il fait 1•C. Le vent qui soulève la feuille malgré les pinces et le bibi qui risque de s’envoler. La curiosité insistante de certains passants également. A part cela, tous les marchands étaient si charmants, certains m’ont même remerciée de dessiner leur stand avec des cadeaux. Quelle douce attention !

 

 

-        Aviez-vous déjà intégré un univers si particulier ?

 

Chaque antiquaire possède son propre univers et cette riche diversification nourrit le melting-pot des Puces de Paris-Saint-Ouen. Chaque stand est unique. Dessiner le stand d’un marchand, c’est un peu dessiner son goût, son histoire, sa personnalité, et je découvre de belles surprises…

 

-        Quels souvenirs / quelles impressions gardez-vous des marchands de Paul Bert Serpette ?

 

J’en garde une bonne impression pour la majorité, sympathiques, gentils, attentionnés et bienveillants pendant que je dessinais. Les femmes ont toutes, quant à elles, un côté maternel ou très amical. J’ai aimé les histoires qu’ils me racontaient, leur vécu : les premières années où ils ont commencé, certains parfois depuis l’enfance. Chaque antiquaire est « un livre », des histoires à raconter, des images à montrer, une passion qui ne s’épuise jamais…