Portrait de marchand : Aux portes de Jankovsky
Partons à la découverte d’un univers pour le moins méconnu mais qui pourtant se trouve partout autour de nous, celui des poignées de portes. Jean-Pierre et Monique Jankovsky en ont fait leur spécialité depuis 20 ans et leur stand est devenu un incontournable à Paul Bert Serpette. Regorgeant de ces petits trésors, ils nous ouvrent les portes de leur caverne d’Ali Baba…
Quel est votre parcours :
Je suis arrivé en 1982 à Serpette, alors que l’allée venait tout juste d’ouvrir. Mes débuts ont été tout à fait « normaux » puisque j’ai commencé en présentant du mobilier et ce, jusque dans les années 1990. J’ai ensuite eu l’occasion d’acquérir un important lot d’un peintre normand, Albert Bergevin, que j’ai vendu sur mon stand. Je me suis ensuite spécialisé dans l’univers de la salle de bain et ce, durant 10 ans. La transition avec ma spécialité actuelle s’est faite tout naturellement grâce à l’acquisition d’un premier grand lot de poignées de portes.
Parlez-nous de votre spécialité
Mon épouse et moi-même présentons sur le stand tout ce qui touche aux garnitures et ornements d’un intérieur. Poignées de portes, heurtoirs, serrures, espagnolettes et crémones, boules d’escalier, patères et embrasses de rideaux. Je me suis immédiatement attaché et passionné pour ces objets. Il existe une multitude de poignées et ce sont de véritables petites sculptures. De la poignée rustique en fer de maison bourguignonne jusqu’à la poignée de carrosse en bronze doré, il y en a pour tous les goûts ! Particularités régionales, variété des matériaux et des ornements en font une spécialité particulièrement riche. C’est un tout petit objet, qui a le pouvoir de donner vie à une porte. Quand on entre chez quelqu’un, c’est le premier objet que l’on touche. Ce premier contact est très important et donne une idée de la relation que l’on aura avec la personne.
Comment trouvez-vous toutes ces pièces ?
La première chose, très importante, est qu’il faut avoir un bon réseau de marchands, sinon cela ne peut pas fonctionner. Cela fait 20 ans que l’on me connait dans cette spécialité et mes confrères m’apportent des poignées de partout en France et parfois d’Europe. Je suis souvent obligé d’acheter de grands lots mais il s’y trouve parfois des choses exceptionnelles. Ensuite vient le travail de restauration. Au départ, les pièces sont souvent complètement rouillées, je connais maintenant toutes les techniques de nettoyage, c’est un peu comme une petite cuisine mais il n’y a pas de recettes, simplement de l’expérience. Il y a parfois tellement de rouille ou de couches de peintures que l’on ne voit même pas le décor. Quand je nettoie une poignée, il se passe alors quelque chose de magique quand les ornements sont révélés.
Quelles sont vos pièces favorites ?
J’aime tout particulièrement les poignées de carrosse. Elles sont rares et les décors sont souvent d’une grande finesse. J’apprécie aussi les poignées zoomorphes qui sont de véritables petites sculptures. On ne peut pas se lasser de toutes ces pièces, ce sont des découvertes infinies. Je possède environ 500 pièces dans ma collection personnelle et elle n’a pas fini de s’agrandir !