Portrait de marchand : Joachim Franco
Depuis sa plus tendre enfance, Joachim Franco aiguise son œil dans les allées de Paul Bert Serpette. Défenseur de l’authenticité et de la qualité des objets qu’il propose, c’est dans une ambiance chic et entourés de pièces d’exception que nous vous invitons à faire un arrêt sur le stand de ce marchand.
Quel est votre parcours ?
J’ai baigné toute mon enfance dans l’univers des antiquités puisque mon père et mon grand-père étaient marchands à Paul Bert. Mon grand-père s’y était installé dans les années 1960. J’ai étudié l’histoire de l’art, puis j’ai tout de suite commencé à travailler avec mon père. Cela n’a pourtant pas été tout de suite une évidence. Mon père vendait de l’ancien et je souhaitais me spécialiser dans le design. J’ai donc commencé à chiner des pièces quand cela n’était pas encore tout à fait la mode. J’achetais quelques créateurs mais mes choix étaient davantage basés sur la qualité des objets. Certaines pièces que j’ai présentées au tout début sont aujourd’hui très cotées. J’ai surfé sur la vague, nous étions très peu à faire cela.
Quelle est votre spécialité ?
Je n’ai pas vraiment de spécialité, je choisis une pièce avant tout par rapport à sa ligne et à son aspect décoratif. Je n’achète pas un nom car je ne pense pas que cela définisse la qualité de l’objet. Je m’attache à l’esthétisme, au dessin, à l’idée qu’a eue le créateur. Je fonctionne avant tout au coup de cœur.
Comment envisagez-vous votre métier d’antiquaire ?
Pour moi, être antiquaire, c’est essayer de découvrir et redécouvrir des œuvres, des artistes, et essayer de toujours rester authentique.
Pour vous que représente Paul Bert Serpette ?
Quand j’ai commencé à travailler ici, mon père m’avait dit que c’était le meilleur endroit pour enrichir ses connaissances sur le métier, pour voir les choses défiler, se faire une idée de ce qui se vend ou non et apprendre à comprendre. Mon histoire personnelle fait que je suis attaché à ce marché. Paul Bert Serpette, c’est aussi l’endroit où il faut être pour croiser une clientèle VIP. Il y a une ambiance, une atmosphère, une belle sélection d’objets.
Quelle pièce de votre stand souhaitez -vous mettre en avant ?
J’ai une très grande sculpture en bronze de Christian Maas représentant un cerf. C’est une pièce que j’ai achetée avec un ami marchand à Drouot. Nous avons vraiment flashé sur cette pièce. Elle ne correspond pas du tout au travail habituel de l’artiste. A partir de 1991, il a commencé à rendre hommage à certains grands artistes. Cette sculpture est inspirée d’une œuvre de François Pompon qui avait été exposée au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. La patine est magnifique. J’aime la prestance de cette sculpture, et ce qu’elle dégage. Je l’ai achetée car je pensais qu’elle allait installer une belle atmosphère dans le stand. Elle interpelle, c’est une vraie présence.