Portrait de marchands : Christophe et Akiko Kabache

L’histoire de Akiko et Christophe Kabache, c’est celle d’une rencontre au milieu des antiquités des Puces de la Porte de Vanves. Liés par une passion commune, l’amour des beaux objets, qui les a porté jusqu’aux allées de Paul Bert Serpette où ils s’installent désormais pour présenter les plus belles pièces d’orfèvrerie des années 50 à 70.

Quel est votre parcours ?

Christophe :

J’ai grandi dans l’univers des Puces aux côtés de mon père, marchand spécialisé dans le matériel photographique et l’orfèvrerie. Il a passé de nombreuses années au marché aux Puces de la Porte de Vanves, je l’accompagnais mais je n’avais que très peu d’intérêt pour le métier.

J’ai étudié l’histoire de l’art à la Sorbonne, puis travaillé 7 ans chez Sonia Rykiel. En 1990, je suis retourné aux Puces avec mon père, j’ai commencé par vendre des disques vinyles puis de l’argenterie Art Deco. J’ai ensuite tenu le stand de mon père qui lui ne pouvait plus le faire et c’est à ce moment là que je me suis réellement pris au jeu du métier. J’ai commencé à acheter de l’orfèvrerie des années 1930 par amour pour son aspect épuré et géométrique.

Aujourd’hui, bien que fraichement installés à Paul Bert Serpette, je continu de déballer à la Porte de Vanves car j’aime l’ambiance des déballages sur le trottoir.

Akiko :

Avant de vivre en France, j’étais créatrice de bijoux au Japon. Après mon arrivée en France, j’ai commencé à exporter des choses que j’achetais à la Porte de Vanves. Nous nous sommes rencontrés grâce à nos passions, le bijou pour moi, l’argenterie pour Christophe. Notre goût pour les métaux précieux nous a rapproché.

Que représente le métier d’antiquaire pour vous ?

Le métier de marchand nous a beaucoup apporté sur le plan personnel, particulièrement au niveau de l’assurance que nous avons acquis dans la vie de tous les jours. C’est un métier fait de rencontres, celles qui ont ponctué notre parcours nous ont beaucoup apporté et ont forgé notre goût. Il est évident que de nouvelles rencontres nous attendent Paul Bert Serpette. Nous côtoyons de grands marchands et une clientèle de connaisseurs avec qui il est très agréable de pouvoir échanger et partager sa passion.

Que présentez-vous sur votre stand ?

Sur notre stand, nous nous concentrons autour des arts de la table. Ménagères, couverts, pièces de forme de designers comme Gio Ponti, services de table… Mais toujours ciblés entre les années 1950 et 1970 avec une esthétique très épurée. Il nous arrive d’acheter des pièces du XIXème, mais uniquement des modèles très précis comme celui que nous venons de vendre, signé par Charles Rossigneux, édité par la Maison Christofle, dessiné pour la Marquise de la Païva

Quel est votre objet coup de cœur du moment ?

Nous présentons ce seau à champagne, modèle Transat, dessiné par Luc Lanel pour la maison Christofle à destination des premières classes du luxueux paquebot Normandie, en 1935. Avaient été commandé pour ce navire, 45.000 pièces d’orfèvrerie. Les plus grands décorateurs ont œuvré sur ce bateau.

D’aspect très robuste, ce seau à champagne n’en demeure pas moins d’une grande élégance grâce à ses lignes épurées qui correspondent au goût de l’époque.

Doté d’une esthétique intemporelle, ce modèle Transat, sera ensuite réutilisé sur le Liberté en 1950 ainsi que sur le France de 1969 à 1974.