Couteau Kriss
Île de Java, Indonésie
Première moitié du XXème siècle
Bois, pamor, laiton et métal
Long. totale : 46 cm ; Long. fourreau : 45 cm
Long. lame : 32 cm ; Long. poignée : 10,5 cm
(petits accidents)
La poignée, appelée ukiran, est en bois sombre légèrement coudé et finement sculpté de motifs en volutes figurant comme un masque stylisé.
La partie supérieure du fourreau, appelée wrangka, est en bois à patine légèrement rouge, tandis que la section constituant le corps du fourreau, appelé gandar est recouvert de laiton repoussé en un décor végétal dans un registre. La lame en pamor à double tranchants. Une bague en métal à motifs géométriques incisés, appelée mendak, marque la jonction entre l’ukiran et la lame.
Le kris est une arme proprement masculine. Marqueur social et de richesse, il était également l’objet symboliquement offert à un jeune garçon devenu homme.
Plus la lame était travaillée et plus la poignée réalisée en matériaux nobles, plus le rang de son propriétaire était élevé.
L’ukiran, sculpté de manière anthropomorphe quasi systématiquement, est considéré comme une allégorie de son propriétaire. Ainsi, la tête serait la poignée, le corps, la lame et le vêtement, le fourreau. Notons que le vêtement traditionnel de l’homme balinais est le sarong– le même nom donné au fourreau du kriss.
Le kriss doté de pouvoir magiques, est considéré comme vecteur de spiritualité. Il se transmet par voie d’héritage, ce qui lui permet d’accroître sa puissance.
Texte et photos © FCP CORIDON