Antoine Louis, Barye
1795 -1875
Difficilement classable – à la fois classique, naturaliste et romantique- Barye se distingue par sa capacité à « exprimer le mouvement ». Son apprentissage commence auprès de son père, orfèvre à Lyon puis avec Martin Guillaume Biennais, maitre orfèvre de Napoléon.
Il est également inscrit dans l’atelier du sculpteur Bosio ainsi que du peintre Antoine Jean, Baron Gros. Ses croquis et dessins d’études sont d’ailleurs la base de son travail de sculpteur.
Ami de Delacroix, il trouve son inspiration à la Ménagerie du Museum. Ses biographes décrivent le sculpteur comme restant des heures à dessiner devant les cages des lions et des tigres. Mais le plus original c’est qu’il assiste aux dissections effectuées en laboratoire d’anatomie. C’est là qu’il apprendra à rendre de manière concrète la nature : fourrures soyeuses que le spectateur croit pouvoir toucher, saisies des mouvements, reproduction à l’identique du tempérament sauvage des fauves : on devine leurs musculatures sous leur peau.
Son ascension à la suite du Salon de 1833, lui vaudra d’être jalousé par d’autres artistes. En 1836, le gouvernement lui commande l’emblématique sculpture de la colonne de Juillet place de la Bastille et c’est à lui également que l’on doit la représentation de Sainte Clothilde dans l’église de la Madeleine à Paris.
Si Barye est un excellent sculpteur, c’est aussi un très bon artisan qui surveille avec grande précision la fabrication de ses bronzes. Il donnait vie à ses modèles par différentes techniques. Tout d’abord ses patines, des tons de brun clair au rouge donnent dans les endroits stratégiques un mouvement particulier. En observant attentivement les bronzes, on remarque des petits reliefs qui ne tiennent pas d’un travail de ciselure postérieur à la fonte mais qui sont inhérents au modèle initial. Pendant un temps, il s’associe à un industriel spécialisé dans la fonte de fer, Emile Martin.
Sur le marché aujourd’hui, il y a beaucoup d’épreuve dont la majorité sont soit de mauvaise qualité soit des fausses. Les modèles qui ont le plus de chance d’être de bonne qualité sont ceux fabriqués par Barye en tant qu’éditeur, il y apposait alors son estampille.
A la mort du sculpteur, son atelier est liquidé et vendu aux enchères. Brame et Barbedienne rachètent une grande partie du fonds et continue à produire. Les épreuves fabriquées après la mort de l’artiste représentent 80% de l’offre aujourd’hui.
Avant tout achat, il est important d’observer les détails du travail de sculpture et les estampilles qui peuvent indiquer l’origine de la fonte. Il faut également soupeser la pièce, un bronze trop lourd est souvent synonyme de mauvaise qualité.