Michael, Thonet
L'histoire de la production Thonet témoigne d'une innovation conforme aux progrès de l'industrie. Vers 1830-1835, Michael Thonet (1796-1871) de nationalité allemande, met au point un procédé pour courber le bois. Il obtient un privilège impérial en 1842, ouvre un magasin à Vienne en 1852, établit sa société en 1853 et dépose un brevet d'exclusivité en 1856. Ses modèles sont des exemples parfaits de l'utilisation, dans la conception d'un mobilier pratique, des formes produites par la seule industrie: la chaise de consommation n°14, dont le dessin rappelle des sièges d'époque Biedermeier, se compose de six pièces seulement, le dossier et les pieds arrière d'un seul tenant, l'intérieur du dossier vissé, le siège, les deux pieds avant et un anneau stabilisant les quatre pieds.
Ce modèle offre les meilleurs conditions pour la production de masse et l'exportation. Une caisse d'environ un mètre cube contient trente-six chaises démontées, et les modèles sont assemblés sur le lieu de livraison. L'idée de Thonet, pour assurer la production de masse et réduire le coût, est l'interchangeabilité des pièces, avec une grande variété de modèles. Thonet expose à Londres, en 1851, une gamme de sièges du même modèle, chaise, fauteuil, banquette. Dès 1859, une affiche fait office de premier catalogue de vente illustré, présentant vingt-six modèles, dans diverses nuances de couleurs. Les pièces sont numérotées, simplifiant le travail de l'acheteur.
Michael Thonet participe, entre 1841 et 1900, à cinquante-cinq expositions, dont treize Expositions universelles. Il propose des catalogues de vente en plusieurs langues. Dépourvus de tout ornement, les meubles Thonet, admis dans les lieux publics, ne parviennent pas à pénétrer dans l'habitation bourgeoise. Aussi le fabricant se voit-il contraint, dans les années 1880, d'introduire dans sa production le style Makart, qui comble le goût des bourgeois.