Majolique
Le mot « majolique » (maiolica) est le synonyme de faïence. Il apparut dès la fin du XVe siècle, en Italie. Les majoliques sont produites en Italie du XIVe au XVIe siècle, puis dans toute l’Europe, à partir du XVIe siècle. Le terme « majolique » provient de Majorque, ville où transitent les céramiques à la fin du Moyen Âge.
En France, le mot majolique désigne spécialement les faïences italiennes de la Renaissance ; on le donne aussi, par extension, aux premières faïences des XVIe et XVIIe siècles, fabriquées en France par des Italiens (Lyon ou Nevers) ou par des artistes français selon la technique et dans le style italien, comme les faïences primitives de Rouen, de Nîmes ou de Montpellier.
Technique :
La majolique appartient à la catégorie des faïences dites « à décor à grand feu sur émail cru ». La technique consiste à façonner la pièce en terre ou en argile, elle est ensuite trempée dans un émail, à base d’étain. On obtient une faïence blanche et opaque. Sur cet émail cru sont apposés, à main levée, des oxydes métalliques. Suite à la cuisson à grand feu, 800-900°, les couleurs et le décor apparaissent. À partir du XVIe siècle, la plupart des pièces reçoivent une couverte translucide, la coperta, qui augmente l’éclat des pièces.
Le lustre métallique reprend la technique courante. Un engobe (terre finement broyée et diluée), à base d’oxydes d'argent, de cuivre, de vinaigre et d’ocre, est appliqué au pinceau sur les parties à lustrer. Après une seconde cuisson en réduction, sans oxygène, une fine couche métallique apparait donnant ainsi aux pièces un aspect métallique rappelant l’orfèvrerie. Les ateliers Gubbio et Deruta se sont spécialisés dans ces domaines. Pour le décor, le potier utilise des poncifs. Ce pochoir, posé sur l'émail cru, permet d’appliquer au tampon la poudre de carbone et laisse ainsi une trace qui guide le pinceau afin d’appliquer les oxydes métalliques, avant une ultime cuisson. La poterie vernissée, appelée a graffito, utilise une terre rouge ou blanche. On y étale un engobe, puis, avec une pointe taillée, on procède par "enlevés" sur les lignes du dessin pour faire apparaitre la couleur initiale de la terre.
Quelques décors :
- a berettino : Le décor est peint sur un émail bleu, dû à l’ajout de cobalt, teinté dans la masse.
- a calligrafico : les motifs végétal, animal ou oriental sont dessinés dans une même couleur.
- a candelieri : suivant un axe vertical, des chimères ornent les pièces.
- a compendiario : le décor restreint de petits traits bleus, jaunes, et parfois verts, laissent largement apparaitre l'émail blanc.
- a fiori/a frutti/a foglie : ces décors associent les fleurs, les fruits et les feuilles.
- a grottesche : il se compose de figures fantastiques, appelées aussi les raffaelesche, issu du peintre Raphaël.
- a istoriato : ce décor illustre des scènes historiées tirées de la mythologie, de la religion ou de la littérature, inspirées des modèles gravés…
- italo-mauresque : des fleurettes sont insérées dans un réseau de lignes bleues.
- a quartieri : ce sont des formes géométriques aux couleurs alternées.
- a trofei : il se compose d’instruments de musique, d’armes ou de trophées d’armes.
- alla porcellana : les arabesques et les fleurs bleues rappellent la porcelaine de Chine, sans en avoir le caractère translucide.