Fidèles à leur volonté de représenter ceux qui dessinent l’époque, Aurelien Jeauneau et Jérémy Pradier défendent aujourd’hui Charlotte Perriand.
Perriand l’aventurière
Qui peut nier l'importance du voyage dans l'œuvre de Charlotte Perriand ? Au Japon ou sur le continent africain, elle n'a jamais été aussi libre d'y appliquer ses principes d'aménagements et de conception. Pour la ville nouvelle de Cansado en Mauritanie, comme un abrégé de son œuvre, la designer mobilise ses recherches entreprises au Japon ou pour la Cité Universitaire d'Antony. Ainsi, elle propose un mobilier robuste et minimal. Si les tables, les banquettes et les rangements sont à sa charge, à celle de Jean-Louis Bonnant les assises.
Le mouvement prédomine
Ici, le mouvement prédomine : les sièges ajourés sont comme dessinés dans l’espace, dont les ombres portées déplacent les volumes en fonction de la lumière. La clarté se joue en rebond, par les portes des meubles en noir et blanc et à claire-voie entre les lattes des banquettes et les rayons des chaises. Les harmonies colorées qui sont pensées par typologie de logements sont autant de rythmes qui viennent porter la recherche. L'intérêt scientifique et sensible au climat et l'environnement, la connaissance parfaite des matériaux et de ses résistances permet à Charlotte Perriand d'entreprendre ici un chantier global, une mise en pratique d'un « Art d'habiter ».
La chaise Mon Oncle et le fauteuil Mauritanie
Rares sont les pièces qui ont une double histoire. La galerie Pradier-Jeauneau expose depuis ses débuts les assises de Jean-Louis Bonnant et a fait de sa chaise son modèle signature. Iconiques, les pièces font partie du décor de la Villa Arpel dans le film Mon Oncle de Jacques Tati. Elles appartiennent aussi à l'équipement de Cansado. Jérémy Pradier et Aurélien Jeauneau rêvaient de réunir toutes les pièces au sein d’une exposition avec celles de Perriand. C'est chose faite en 2023 !