Adrienne Lebrun, Paul Bert Serpette comme une évidence

Passionnée par la peinture du début du 20ème, ce sont de véritables petits morceaux d’histoire de l’art qu’Adrienne Lebrun présente sur son nouveau stand. Fraichement réinstallée à Paul Bert Serpette, ce retour aux sources sonne comme une évidence, tant ce marché fait partie de l’identité professionnelle de cette antiquaire. Venez découvrir cet univers chatoyant qui vous réservera mille et une émotions.

Quel est votre parcours ?

J’ai toujours eu un grand intérêt pour les arts décoratifs. J’étais inscrite en tant qu’auditeur libre à l’Ecole du Louvre et je suis arrivée dans le métier à la suite d’un chantier de décoration qui m’avait été confié, à la suite d’une rencontre avec un Monsieur qui venait d’acheter la propriété de Gunther Sachs à Gassin et qui désirait en faire une maison d’hôte de luxe. Ce chantier passionnant a duré 6 mois et m’a permis de côtoyer de nombreux antiquaires parisiens qui m’ont inculqué le métier et le savoir lié aux Arts Décoratifs du 18ème siècle français. Lorsque le chantier fut terminé, j’ai eu l’envie de continuer. J’ai confié mon désir de m’installer à Paul Bert Serpette à certains marchands qui m’ont épaulée et c’est comme cela que j’ai pu prendre mon envol. Je suis d’abord resté 4 ans pour finalement partir au Louvre des Antiquaires et y rester 18 ans. J’ai ensuite fait quelques années de pause dans ma carrière puis j’ai eu le désir de revenir en présentant autre chose que du 18ème. Je me suis donc réinstallée à Serpette dans un stand que je convoitais depuis longtemps et qui m’a été proposé par hasard, c’est peut-être un signe du destin. Paul Bert Serpette fait réellement parti de mon identité professionnelle.

Parlez-nous de votre spécialité 

Je me suis toujours beaucoup intéressée à la peinture du 20ème durant laquelle beaucoup de nouveaux courants sont apparus, comme le postimpressionnisme, le cubisme, l’abstraction ou l’art concret. Je trouve cette période particulièrement intéressante car les artistes travaillaient beaucoup ensemble et évoluaient en partageant leurs idées. C’est une période très riche, il suffit de voir les prix faramineux des œuvres ! Pour ma part, je suis beaucoup plus modeste, je présente ceux que l’on appelle les petits maîtres, ayant participé à de nombreuses expositions tant en France qu’à l’étranger, et pour certains d’entre eux figurant dans des musées comme le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. J’aime également la sculpture, en ce moment par exemple, je présente une pièce maitresse de Sutter datant de 1925, qui rappelle les sculptures du Trocadéro.

Que représente Paul Bert Serpette pour vous ?

Aujourd’hui dans le monde de l’art, c’est le seul endroit au monde doté d’un regroupement aussi qualitatif de marchandise. Paul Bert Serpette possède une renommée mondiale. C’est un melting pot de visiteurs, allant du plus grand PDG au plus simple amateur. Je suis très heureuse de pouvoir apporter la peinture du 20ème à ce marché car très peu de marchands la représentent.

Quelle est votre pièce favorite du moment ?

En ce moment, j’ai un coup de cœur pour cette toile de Jan Meyer qui est l’une de mes dernières acquisitions. C’est un peintre qui appartient au courant de l’abstraction lyrique. Il fréquenta l’académie des beaux-arts d’Amsterdam et arriva en France dans les années 50, où il côtoie des artistes comme Lucio Fontana, Yves Klein, Karel Appel et Dmitrienko. Son geste est véloce, il débride les tubes de peinture à grands coups de couteau et écrase sur la toile les pates homogènes. J’aime beaucoup cette œuvre car elle est tout en matière et possède dans son noir, de magnifiques nuances de brun. On sent une grande puissance dans cette peinture. Je la prendrais bien sous mon bras pour aller l’accrocher chez moi…

 

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