Marie Tourre de Robien & Bálint Ferenczy

Installé depuis peu dans les allées de Paul Bert Serpette, ce couple franco-hongrois passionné d’art et de design met à l’honneur artistes d’Europe de l’Est et pièces de design sélectionnées avec soin. Un choix engagé, nourri par l’apport de leurs deux cultures sur un stand à leur image, où se conjuguent amour de l’art et amour tout court.

 

Quel est votre parcours ?

Avant d’arriver à Paul Bert Serpette, nous avons vécu à Londres pendant 6 ans, travaillé chez Sotheby’s et en galeries. Durant la période Brexit/Covid, nous avons décidé de déménager en Hongrie, pays d’origine de Bálint, avec lequel il a toujours travaillé dans le marché de l’art. Là-bas, nous avons commencé à présenter notre sélection de pièces dans des foires.

Pourquoi à Paul Bert Serpette ?

Je venais souvent aux Puces quand j’étais enfant et j’avais très envie d’un retour à mes racines. Cela faisait longtemps que je n’étais pas revenue, à peine sommes-nous arrivés avec Bálint, nous avons eu un déclic. Paul Bert Serpette était vraiment l’endroit où nous avions envie d’être et qui correspondait parfaitement à la manière dont nous aimons travailler.

Quelles sont vos spécialités ?

Bálint est expert en art moderne hongrois, polonais et tchèque, avec de très grands noms comme Simon Hantaï, Judith Reigl ou Vasarely, mais également moins connus que nous aimons faire découvrir en France comme János Fajó et Sándor Kecskeméti, très célèbres en Europe de l’Est. Pour ma part, je suis plus axée sur le mobilier vintage, pas particulièrement d’Europe de l’Est au départ, mais par la force des choses, je le suis devenue.

Nous aimons faire parler d’art et de design de ces pays-là, d’artistes qui n’ont pas forcément de reconnaissance internationale, mais qui sont très connus dans cette région. Malgré tout, nous pouvons aussi présenter des pièces d’autres pays d’Europe, si elles nous plaisent. Nous présentons également des estampes, ce qui nous permet de rendre accessibles des artistes majeurs que nous affectionnons, comme Vasarely.

Parlez-nous de votre coup de cœur du moment

Nous avons trois sérigraphies de Victor Vasarely particulièrement intéressantes. Elles ont été réalisées en collaboration avec le poète français, Jacques Roubaud. Vasarely est le créateur de l’art optique, nouvelle tendance artistique qui joue avec la faillibilité de l’œil, à travers des jeux ou des illusions d’optiques.

Ces trois épreuves datent de 1975, elles sont signées mais pas numérotées, car il s’agit d’un premier tirage réalisé par l’artiste pour l’offrir à son ami Jean Louis Ferrier (professeur à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, critique d’art et journaliste à l’Express puis au journal Le Point).

Elles vont avec un recueil de poèmes tiré à 125 exemplaires, dont le thème est axé autour de la lumière. Jacques Roubaud était aussi mathématicien, son travail colle donc très bien avec celui de Vasarely. On retrouve dans ses poèmes beaucoup de jeux d’espaces, de formes, des sonnets complètement décomposés, tout cela se rattache parfaitement à l’art cinétique de Vasarely.

Couleurs chatoyantes et géométrie, ces estampes sont totalement fidèles à l’esthétique que nous aimons. Ce recueil, œuvre à quatre mains, est un mix franco-hongrois, un peu à notre image. Tout comme notre stand, il est le fruit d’une rencontre entre deux histoires et deux régions.

 

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