Nu aux étoffes rouges, Pierre DUBREUIL

Nu aux étoffes rouges, Pierre DUBREUIL (Quimper, 1881- Paris, 1970)
Huile sur toile, signée en bas à gauche

Dimensions sans cadre 46×38 cm
Dimensions avec cadre 65×57 cm

Originaire de Vannes en Bretagne et quittant après un trimestre l’École des Beaux-Arts à Paris, Pierre Dubreuil entra en 1909 a l’atelier d’Henri Matisse où il étudia la peinture et la sculpture. Mobilisé lors de la première guerre, il n’exposera qu’en 1921, aux Indépendants et au Salon d’Automne dont il devint sociétaire la même année, ainsi qu’au Salon des Tuileries. En 1934, il compta au 5ème groupe de Peintres Contemporains, au Petit Palais.

On lui doit la décoration murale de l’École de Navigation de Paimpol, des cartons de tapisserie pour Les Gobelins (Les Quatre Parties du Monde) et pour Aubusson (Les Jardins). Au travers des diverses techniques qu’il maîtrisait, illustrateur, graveur au burin, Dubreuil s’est inscrit dans la peinture française de tradition qui caractérisa la période de l’entre-deux-guerres. Avant toute recherche d’originalité, c’est une peinture qui se veut construite par un dessin exigeant et une couleur authentiquement sensible.

Dans l’œuvre de ce Breton discret, peut-être secret, c’est avec les paysages du pays natal, avec les nombreux portraits familiaux et plus encore avec les nus très sensuels qui la jalonnent, qu’il livre plus librement les facettes diverses de sa personnalité profonde. On peut penser que son talent a culminé avec les groupes de Baigneuses, peints entre 1943 et 1957, et qu’à l’inverse de la fierté de celle de Cézanne, il les a situées dans la complicité d’une discrète pénombre de sous-bois.

Des tableaux et gravures de Dubreuil sont conservés au Musée d’Art Moderne et au Petit Palais à Paris , aux musées des Beaux-Arts de Toulouse, Vannes, La Haye et au British Museum. Le musée de Grenoble conserve de lui une tapisserie.

Le cadrage resserré de notre tableau nous plonge dans l’intimité du peintre et de son modèle, limitant volontairement la profondeur des plans. La palette de rouges et les roses joue avec la lumière, et se détache d’un fond plus sombre et découpé. Adoptant une pose lascive sur une draperie froissée, le modèle est mis en valeur avec une expression de visage cerné très Modiglianesque et des courbes généreuses qui se prêtent aux arabesques. Sommes-nous dans l’atelier du peintre? Nous aimerions y croire, tellement le lieu nous apparaît comme la métaphore de la création artistique du peintre et comme une forme d’autoportrait de l’artiste, qui en est physiquement absent.

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